En 1983, produire un document vidéo ne consistait pas à sortir son smartphone de sa poche. Il s’agissait d’une opération compliquée nécessitant un matériel lourd et encombrant. Le magnétoscope à bandes magnétiques était alimenté par un collier de batteries que l’on portait à la ceinture. La présence de deux personnes était nécessaire pour faire un film : l’une portait le magnétoscope, l’autre la caméra. Il fallait également s’équiper d’un micro pour enregistrer le son. Les scènes devaient être tournées dans l’ordre de diffusion car il n’y avait pas de possibilité de montage.

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Pourtant, un jour j’ai eu envie de faire partager à mes jeunes stagiaires mon plaisir de travailler avec les mots et les images. Les animateurs vidéo du centre culturel breton Ty Kendalc’h ont été immédiatement acquis à ma cause, qu’ils en soient ici vivement remerciés.

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Ce petit film est donc le résultat d’un travail réalisé par des enfants de 8 à 12 ans, et dont les contraintes sont apparues au fur et à mesure de l’opération. J’ai constitué deux équipes avec mes jeunes stagiaires : les uns seraient acteurs, les autres techniciens. Tous seraient en charge de trouver des costumes, de repérer les lieux, d’écrire le scénario et, bien évidemment de composer la musique. Ce fut donc également une leçon de vie : tout le monde a très vite compris que sans ceux qui travaillent dans  l’ombre, rien n’est possible. Tout ce que nous ne pouvions montrer (faute de matériel ou de costume) devait être suggéré soit par l’image, soit par la musique ou encore par le bruitage. L’imagination dont faisait preuve ma petite équipe semblait inépuisable.

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Cinq jours ont été nécessaires à l’élaboration de cette création. Les enfants, passionnés, y pensaient jour et nuit, m’appelant parfois tard le soir pour me faire part d’une idée nouvelle.